EMC DES LIBERTES POUR LA LIBERTE : INTRODUCTION AU THEME

1. LA LIBERTÉ : UN CONCEPT ET SON EXERCICE

• La liberté progresse.

Dans l’Antiquité grecque, la liberté exclut les esclaves puisque « le propre de l’esclave est de ne pas vivre selon sa volonté » (doc.1) mais les philosophes des Lumières condamnent l’esclavage : « un peuple libre ... a des chefs et non pas des maîtres » (doc.2). Au XXe siècle, ce sont les femmes qui obtiennent plus de liberté avec la fin de nombreuses interdictions : vote, contraception, changement de regard sur le mariage et le travail (doc.4).

• L’idée de liberté change.

La définition la plus large de la liberté est celle de l’Antiquité puisque c'est de « conduire sa propre vie comme on l’entend » (doc.1) ; les définitions sont plus restrictives pour les Lumières et les révolutionnaires où la liberté d’une personne s’arrête où commence celle des autres (doc. 2 & doc.3 article 4), qui est encore la définition actuelle.

• La liberté ne peut s’exercer que dans certaines conditions.

Les conditions d’exercice de la liberté sont, dans l’Antiquité, la « démocratie » (doc.1) ; pour les Lumières, un « peuple libre...obéit aux Lois, mais il n'obéit qu'aux Lois » (doc.2) et pendant la Révolution française les limites de la liberté sont définies par la loi que tous respectent d'après l'article 4 de la DDHC (doc.3), il s'agit donc d'un état de droit.

• La liberté est indissociable de l’égalité.

Dans l'Antiquité, il y a une inégalité entre le maître libre et son esclave qui ne l'est pas d’après le doc.1 ; pour les Lumières, la liberté n'existe pas si « quelqu’un est au-dessus des lois » (doc.2) ; pour les révolutionnaires, liberté et égalité sont associées dans l'article 1 (doc.3) ; au XXe siècle, les femmes ont moins de libertés car considérées comme inférieures aux hommes puisqu'elles doivent demander à leur mari l'autorisation d'avoir un chéquier ou de travailler d’après le doc.4.

2. LA LIBERTÉ : UN ENSEMBLE DE LIBERTÉS

• Des libertés individuelles et collectives.

Libertés individuelles : libertés qu’un individu peut exercer pour lui-même. Les exemples qui apparaissent dans les documents sont : liberté d’information, droit/respect de la vie privée, droit à l’image (doc.5) ; droit de disposer de son corps, liberté de circuler (doc.6) ; liberté d’expression (doc.8).
Libertés collectives : libertés qui s’exercent à plusieurs dans le cadre d’une vie en société. Exemple : liberté de la presse (doc.5)

• Des libertés protégées.

Dans son n° de janvier 2014, Closer révèle la liaison du président Hollande avec Julie Gayet, en se basant sur la liberté de la presse, d’information, le droit de savoir. D’après le n° de mai 2014, l’actrice estime que sa vie privée et son droit à l’image n’ont pas été respectés. Elle porte donc l’affaire devant la justice qui tranche en sa faveur et condamne le magazine en mai 2014.

3. LES LIBERTÉS EN DÉBAT

• Des libertés menacées ?

..... Les atteintes aux libertés visibles sur la photo (doc.6) sont l'obligation de porter un masque et de montrer son passe sanitaire (pas de liberté de disposer de son corps) pour entrer au zoo, donc c'est aussi une atteinte à la liberté de circuler. D'autres exemples peuvent être cités à cause du confinement : couvre-feu (pas de libre circulation), pas de fêtes entre amis ou de famille (pas de liberté de réunion), fermeture magasins (pas de liberté d’entreprendre).
..... Les raisons d'une telle atteinte aux libertés sont, d'après le doc.7, la crise, la catastrophe sanitaire qu'est la pandémie du Covid-19 mettant en péril la santé de la population qui doit être protégée (paragraphe 1). Cependant l'état d'urgence sanitaire est strictement encadré puisqu'il s'agit d'une mesure exceptionnelle (paragraphe 1), temporaire et définie par la loi (paragraphes 2 & 3).

• Combattre pour les libertés aujourd’hui.

..... D’après le doc.8, les publications en ligne sont fondées sur la liberté d’expression mais peuvent porter atteinte à la dignité de la personne par des propos discriminatoires - antisémites, homophobes, racistes et/ou sexistes (paragraphe 1). Leurs auteurs commettent des délits comme « l’injure, la provocation à la discrimination et l’incitation à la haine » mais leur violence verbale s’explique par « un anonymat permissif » et un « sentiment d’impunité ».
..... De nombreux acteurs luttent contre ce phénomène : la justice (paragraphe 2) condamne l’auteur d’une publication (prison, amende) ou les plateformes qui les mettent en ligne (suppression) ; les réseaux (paragraphe 3) modèrent leur contenu à la demande des internautes avec plus ou moins d’efficacité ; les associations luttent contre les discriminations et l’internaute (paragraphe 4) doit s’exprimer dans le respect d’autrui et signaler la haine en ligne.