Leçon - L’expérience combattante dans une guerre totale

Introduction
Entre août 1914 et le 11 novembre 1918, le monde est plongé dans une nouvelle forme de conflit. La Grande Guerre est une guerre totale (conflit où toutes les forces d’un pays se mobilisent pour obtenir la victoire). Apparaît donc une nouvelle expérience combattante (ensemble des situations de guerre auxquelles est confronté le soldat).
PB: Comment cette guerre totale est-elle vécue par les combattants et les civils ?

I. 1914-1918 : la première guerre totale.

1. Une guerre de masse 
Hommes : Jamais guerre n’en a mobilisé autant (70 millions de combattants incorporés).
Espaces : guerre européenne (Triple Entente F+RU+Russie / Triple Alliance All+Autriche-Hongrie+Ottoman) devient mondiale car échec des grandes offensives avec appel aux colonies, ouverture de nouveaux fronts (Moyen-Orient) & recherche de nouveaux alliés (E-U).

2. Une guerre industrielle 
L’industrialisation de la guerre : Les chercheurs perfectionnent les armes existantes (artillerie) et en développent de nouvelles (gaz de combat, chars). Elles sont produite en masse par la main d’œuvre féminine ou coloniale (Indochine) qui remplace les hommes.
Une économie de guerre : Les Etats sont obligés d’intervenir (dirigisme) pour nourrir, armer le front et payer la guerre. Il rationne les civils, commande des armes et lance des emprunts.

3. Une culture de guerre
- Déf : ensemble des représentations caractérisant et tentant de justifier un conflit
- Moyens : la propagande Doc.5. présente l’ennemi comme un monstre assoiffé de sang
la censure Doc.6 supprime mauvaises nouvelles, transforme échecs en victoires
le bourrage de crâne Doc.7. fait croire que le moral est bon, que l’ennemi n’entame ni le moral ni le courage des troupes, minimiser les dommages

4. L’arrière (les civils) victime de la guerre
Exode de millions de personnes (Belgique, France, Prusse, Russie) qui fuient les offensives ennemies en 1914.
Occupation (Belgique & 10 départements français) : contrôle et exploitation des populations avec loi martiale
Bombardements car proche du front (villes pas spécifiquement visées, victimes collatérales)
Extermination : le génocide arménien 1915-1918
- Déf. génocide : extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales
- Causes : dans l’Empire Ottoman dominé par les Turcs, les Arméniens, minorité chrétienne, sont rendus coupables de la défaite contre les Russes en 1915.
- Méthode : population déportée à marche forcée vers des camps d’internement où les attend une mort lente => 1 million de morts

II. L’expérience combattante: l’horreur de la guerre.

1. Des soldats broyés par la guerre 
(sur)Vivre dans les tranchées
- les tranchées : système d’abord improvisé puis organisé en un vaste réseau défensif => guerre de position siège, d’usure
- des conditions effroyables : Les soldats, les poilus, souffrent des intempéries mais aussi du manque d’hygiène (rats, poux). La nourriture est souvent de piètre qualité et les rations insuffisantes. Les permissions sont rares et l’attente interminable.
Mourir dans les tranchées
phases d’assaut meurtrières :
- artillerie responsable de 75 % des pertes (obus de mortiers)
- mais gaz chimiques très dangereux (gaz moutarde)

2. Supporter l’horreur... ou pas
S’endurcir : Survivre impose tout un apprentissage. Les jeunes recrues sont les plus exposées. Les « vieux briscards » anticipent le danger et ont appris à maîtriser leur angoisse. La consommation d’alcool y aide souvent.
Ecrire : succès des journaux de tranchées rédigés par les soldats sans bourrage de crâne afin de divertir leurs camarades. La correspondance avec la famille est essentielle pour le moral (10 milliards de lettres échangées).
Refuser d’obéir : En 1917, environ 40.000 soldats français, fatigués d’être sacrifiés par un commandement incompétent se mutinent. La répression et l’amélioration des conditions de vie permet d’y mettre un terme.

3. De terribles séquelles
Des survivants traumatisés
- physiquement : Doc.15. Les blessés le sont souvent à vie, les « gueules cassées» sont défigurées, les poumons fragilisés.
- psychologiquement : Vidéo 2:35 victimes de brutalisation Vidéo: Banalisation de la mort, parfois plaisir à tuer, plus nombreux développent des troubles psychiques (cauchemars, tremblements, mutisme...) (PTSD).
Des morts honorés
- Par les ossuaires et les monuments : nombreux corps sont abandonnés ou déchiquetés, leur identification est souvent difficile .
- Le devoir de mémoire : Les anciens combattants organisent des commémorations qui conduiront en France à l’instauration d’un jour férié le 11 novembre. Ils témoignent par des romans, des films où le pacifisme est le sentiment dominant.

Conclusion
14-18 plus de la moitié des 20 millions de morts sont militaires