Leçon 1 - L’UE, frontières & limites

Introduction
UE = organisation régionale de 28 États associés dont les pays membres délèguent par traité l'exercice de certaines compétences à des organes communs. L’UE n’a cessé de repousser ses frontières, de s’élargir mais ces nouvelles adhésions rendent l’intégration de plus en plus difficile de nos jours. COMMENT GÉRER UNE UNION DE PLUS EN PLUS LARGE ?

I. Un élargissement européen par étapes

1. Les débuts de la construction
La fondation : traité de Rome de 1957 créée la CEE (UE en 1993) avec France, Allemagne, Italie et Bénélux
Les raisons : tisser des liens économiques forts pour réconcilier France et Allemagne et rendre une guerre plus difficile
Les critères d’adhésion : être une démocratie libérale, posséder une économie de marché & être capable de reprendre « l’acquis communautaire » (règles, traités qui ont déjà été adoptés par l’UE).

2. Elargir… jusqu’où ?
De nombreux élargissements : en 1973 au N-O, années 80 au Sud, 1995 extrême Nord et depuis 2004 à ll’Est avec le dernier en 2013 Croatie.
Les candidats : quatre pays, l’Islande, la Macédoine, le Monténégro et la Turquie. A long terme, l’UE pourrait correspondre à l’Europe moins la Russie et l’Ukraine (États associés)

II. Une intégration européenne à géométrie variable

1. Des conceptions divergentes de l’intégration
La vision britannique : une Europe minimale sur le plan politique qui se contente d’organiser une vaste zone de libre-échange.
Les visions allemande et française : une Europe qui tendrait vers le fédéralisme (abandon de souveraineté par les États membres dans certains domaines).

2. Des degrés variables d’intégration
L’exemple de l’Eurozone inclut 17 membres qui utilisent la monnaie commune et acceptent les décisions de la Banque centrale européenne. Le reste utilise encore leur monnaie nationale par refus de 3 membres (Royaume-Uni, Danemark, Suède) ou en attente de développement économique (8 candidats en Europe de l’Est)
L’exemple de l’espace Schengen : 22 pays acceptent la libre circulation des personnes avec contrôle renforcé aux frontières externes de la zone Schengen. Mais, certains territoires ultramarins (France par exemple) sont exclus de l’accord . Le Royaume-Uni et l’Irlande ne sont pas signataires mais ont un accord avec l’UE. La Suisse non-UE a signé les accords de Schengen en 2009.

Conclusion
Construction toujours en cours avec adhésions successives et différents niveaux d’intégration => relative souplesse mais gestion de + en + difficile car difficulté à trouver compromis
L’UE a-t-elle réussi à intégrer tous ses membres à la mondialisation ?

Leçon 2 - L’UE, disparités et inégalités socio-spatiales

Introduction
Avec 28 membres aux adhésions + ou récentes, l’espace de l’Union européenne est loin d’être homogène aujourd’hui.
Quelles sont les disparités et inégalités socio-spatiales dans l’Union européenne ?

I. Les espaces moteurs de l’UE

1. Les pôles dynamiques : les métropoles
concentrent les fonctions de commandement et exercent une influence à ≠ échelles :
Deux métropoles mondiales : Londres et Paris concentrent pouvoir politique (institutions nationales voire internationales), économique (sièges sociaux des FTN, bourses), culturel (salons, musées, …), d’innovation (universités, laboratoires, …)
Des métropoles européennes : les plus puissantes capitales économiques : Milan et Turin (Lombardie) ou politiques (Rome).
Des carrefours : toutes ces métropoles constituent des nœuds majeurs de communication (aéroports, autoroutes, voies ferrées, …), sont des plates-formes multimodales, des interfaces exemple Rotterdam => très grande accessibilité de l’Europe .

2. Les espaces dynamiques
La dorsale européenne : l’Europe rhénane (le long de la vallée du Rhin), un espace transnational car il englobe des régions françaises, allemandes, belges, néerlandaises. C’est le cœur de l’aire de puissance européenne, moteur de l’économie européenne.
Les autres régions intégrées au système économique mondial bénéficient de l’effet moteur des métropoles européennes : Lombardie, Bavière, région de Madrid et Catalogne.

II. Les périphéries en marge de l’Union européenne 

1. De plus en plus de périphéries en marge
Les périphéries en marge regroupent environ 22% de la population européenne.
- zones en retard économique (faibles P.I.B., chômage élevé) : Europe du Sud
- espaces économiques en reconversion : pays noirs ou Europe de de l’Est
- espaces peu peuplés comme le Nord de la Scandinavie
+ territoires ultramarins qui souffrent de l’éloignement et du retard de développement

2. Les aides de l’UE
La politique de cohésion : aides par le biais des fonds structurels (crédits pour réduire les inégalités entre les régions) accordés par le F.E.D.E.R. (Fonds Européen de Développement Régional).
Un bilan mitigé :
- Amélioration : reconversion du Hainaut belge.
- Détérioration malgré les aides européennes : Sud de l’Italie et du Portugal.

Conclusion
Malgré une politique d’aide volontariste, le cœur historique de l’UE (6 pays fondateurs) reste le moteur de l’UE auquel se rattachent des périphéries plus ou moins intégrées selon leur proximité au centre et leur date d’adhésion. Quel impact a l’UE sur un territoire ultramarin parmi les plus lointains et les moins développés ?

Étude de cas - La Guadeloupe, une région ultrapériphérique de l’UE

Introduction
Les régions ultrapériphériques (RUP) : régions ultramarines assimilées à l’UE. Surtout dans l’Atlantique (Açores, Madère (Portugal) & Canaries (Espagne))  et les Caraïbes (DROM français : Guadeloupe, Guyane, Martinique) + Réunion DROM de l’océan Indien)
Problématique : Comment favoriser le développement d’un territoire en difficulté ?

I. Les difficultés de la Guadeloupe
1. L’insularité géographique
La Guadeloupe est un archipel de la mer des Caraïbes composé de 5 îles d’une superficie totale de 1700 km². Ce DOM des Antilles est à plus de 6000 km de la métropole
=> Ces petites îles constituent un espace fragmenté et isolé.
2. Les spécificités économiques
L’économie est fragile car elle ne repose que sur quelques produits agricoles d’exportation (bananes, canne à sucre, ananas) et sur le tourisme. Ces secteurs sont en crise : Le secteur agricole subit la concurrence internationale tandis que le tourisme subit la baisse de fréquentation depuis 2006. Enfin à l’île souffre des aléas climatiques qui détruisent les récoltes et fragilisent le tourisme.
3. Les difficultés sociales
Le taux de chômage est élevé (22%) (doc.6) et supérieur à la moyenne nationale, le niveau de vie des habitants bas et la vie est chère car l’île est dépendante de la métropole pour ses importations donc les prix alimentaires sont élevés, .

II. Des solutions à toutes les échelles
1. Développer l’économie locale
La Guadeloupe bénéficie de nombreuses aides européennes (doc.9) (FEDER ; FSE…) financent des projets locaux dans de nombreux domaines comme les transports (éco), l’éducation (socio), la gestion des déchets (enviro).
2. Développer les échanges régionaux
Obstacles : distances ; faible pouvoir d’achat (faible dvpmt); barrière linguistiques (français, anglais, néerlandais), frilosité des entrepreneurs.
Action : programme UE Interreg : projets de coopération économique (distribution et production d’énergie), sociale (valorisation des femmes) et enviro prévention des risques)
3. Développer l’insertion dans l’économie mondiale
Aéroport international existe déjà pour les touristes internationaux
Développement du trafic marchandise avec le nouveau terminal à conteneur pour valoriser localisation proche du canal de Panama

Conclusion
La Guadeloupe cumule les handicaps géographiques, économiques et sociaux. Les aides de l’UE cherchent donc à favoriser le développement et à rompre le lien de dépendance avec la métropole en développant et en ouvrant l’économie locale.
Les problèmes sont-ils identiques pour les pays et territoires d’outremer (PTOM) plus autonomes comme la Nouvelle Calédonie ?