Leçon 1 - Mouvements de population, urbanisation, métropolisation

Introduction
Cerner : Où, quand, qui, quoi
Définir urbanisation (accroissement de la population urbaine) tardive, accélération à partir de 1950 Métropolisation : concentration des hommes et des activités de décision, commandement dans les plus grandes métropoles.
PB: COMMENT URBANISATION ET MÉTROPOLISATION ONT CHANGÉ LA RÉPARTITION DE LA POPULATION?

I. Une urbanisation forte mais inégale (description)

1. Une population en majorité urbaine
Une population concentrée dans l’espace à dominante urbaine :
- 82% des Français dans les aires urbaines (30% du territoire) composées du pôle urbain 17 + 20 millions et de la couronne périurbaine 10 millions
= France des plus fortes densités (littoraux et vallées fluviales)
Au détriment de l’espace à dominante rurale :
- inclut les pôles ruraux et leur périphéries ainsi que le rural isolé,
- surtout dans « la diagonale du vide » aux très faibles densités des Ardennes aux Pyrénées

2. De fortes inégalités territoriales
La macrocéphalie parisienne : Paris domine le réseau urbain français avec près de 11 millions d'habitants, 19% de la population française alors que Lyon, 2ème ville du pays est 7 fois moins peuplée.
Les inégalités régionales : régions les plus urbanisées au Nord et à l’Est autour des plus grandes aires urbaines que sont Paris, Lyon, Marseille et Lille

II. Des dynamiques urbaines divergentes (évolution)

1. A l’échelle nationale
Des aires urbaines plus ou moins attractives :
- Forte croissance démographique dans l’arc périphérique de Strasbourg à Rennes, surtout dans le sud (effet sud ou héliotropisme) et l’ouest (effet atlantique)
- Stagnation ou dépopulation au nord (Paris Haute-Normandie NPdC) et dans la diagonale du vide (Champagne-Ardenne, Centre, Massif Central)
=> Double dynamique :
- rééquilibrage général du + au - urbanisé
MS renforcement d’une inégalité existante (diagonale du vide se vide encore)

2. A l’échelle des aires urbaines
Aire urbaine : pôle urbain (ville-centre + banlieue de + 5000. emplois) et sa couronne périurbaine, communes en périphérie dont 40% des actifs travaillent dans le pôle urbain.
Jusqu’en 1975-82, pôle urbain répulsif alimente la croissance du périurbain, la périurbanisation et donc l’étalement urbain (processus d’avancée spatiale de la ville sur sa périphérie dans laquelle ville et campagne s’interpénètrent)
1982-1990, aire urbaine répulsive = exode urbain vers espace à dominante rurale
Depuis 1990 aire urbaine attractive : gentrification du centre, attraction balieue et poréiurbain => reprise de l’étalement urbain

III. Une métropolisation inégale (explication)
Métropole : ville qui, par l’importance de ses fonctions, exerce son influence sur un territoire régional, national ou international.

1. La domination de Paris, une ville mondiale
+ rayonnement international : influence politique, économique et culturel renforcée par la mondialisation, une interface majeure du territoire français (concentre flux avec l’extérieur)
- coût et qualité de la vie (loyers exorbitants donc appartements minuscules) et temps de transport

2. L’essor des métropoles régionales
Une politique volontariste :
- Par décision de l’État : 8 métropoles d’équilibre ciblées par la politique d’aménagement du territoire pour contrebalancer le poids de Paris (Lille, Nancy-Metz, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes) ;
- Par l’initiative des collectivités territoriales : plus récent (décentralisation) Grenoble, Nice, MPL, Rennes.
Des métropoles attractives :
- par leur grand dynamisme économique : éducation supérieure et 3ème rv industrielle (high-tech) et/ou grand projet culturel (capitale européenne de la culture : Lille 2004, Marseille 2013) => attire étudiants (1er emploi, ex Toulouse : SupAéro + Airbus) et familles => bon niveau de vie
- par leur bonne qualité de vie : Sud et Ouest, pas d’héritage industriel (friches, pollution) et milieu agréable (mer, montagne) mais ne pas négliger l'atout convivialité (Nord, accueil chaleureux)

3. Les villes en marge de la métropolisation
Localisation : pôles urbains dans l’espace rural isolé, loin des grandes villes
Explication : perte de population, d’activités et de services publics par manque d’accessibilité (effet tunnel) et de compétitivité (délocalisation) => peu attractives

Conclusion
Bilan : du I. du II du III.
Ouverture : Différences dans un Etat fédérale comme l’Allemagne

Leçon 2 - Aménager les villes: réduire les fractures sociales & spatiales

Introduction
Cerner + defs En France, l’espace urbain, échelle locale intra-urbaine, de nos jours, doit être aménagée pour réduire les fractures sociales & spatiales = fragmentation socio-spatiale (espaces urbains voisins sans lien à cause des écarts sociaux importants entre leurs populations ), voire la ségrégation urbaine (mise à l’écart spatiale de groupes ethniques ou sociaux). C’est de la responsabilité des acteurs publics (Etat et collectivités territoriales)
PB COMMENT AMÉNAGER LA VILLE POUR RÉDUIRE LA FRAGMENTATION SOCIO-SPATIALE?

I. Une fragmentation socio-spatiale qui s’accentue.

1. Une nouvelle géographie sociale
Le renouveau des centres
- Cause : gentrification retour des catégories aisées après réhabilitation rénovation
- Limites: maintien de zones défavorisée à habitat dégradé
=> fragmentation socio-spatiale
Des banlieues plus ou moins attractives
- Les banlieues pavillonnaires : classes moyennes ou aisées, ex. Marcq-en-Barœul 3 259 Euros /mois/ménage / 1 784 Euros à Lille en 2008
- Les grands ensembles (barres ou tours) Doc.4 avec population défavorisée 8,3 millions de personnes (13 % de la population française) Doc.5 + jeune, + en échec scolaire, + de famille éclatée que la moyenne nationale => chômage est le double de celui du pays, et chez les moins de 26 ans on compte 40% de sans-emploi
=> zones de non droit avec trafics de drogue et insécurité => ségrégation urbaine

2. De nouveaux facteurs de ségrégation urbaine
La stratégie des plus aisés
- Les familles les plus aisées
/ logement : entre-soi résidentiel: stratégie d'évitement des plus pauvres que soi dans les choix d'habitat: lotissement, rue voire même ensembles résidentiels fermés
/ éducation : évitement scolaire = scolarisation des enfants dans écoles les + réputées.
- Les communes les plus riches
Politiques de club : refus du logement social ou des équipements afin d'y préserver la qualité de l'environnement résidentiel.
Un impact à nuancer
(-) accentue le processus de ségrégation : résidence dans des quartiers de plus en plus homogènes à l'écart du reste de la société urbaine
MS (+) résidences fermées pas autonomes (peu de services collectifs) + mobilité quotidienne des citadins => groupes sociaux se côtoient dans espaces publics (centres commerciaux…).

II. La politique de la ville

1. Une politique globale ambitieuse Doc.11
La Loi Solidarité et renouvellement urbain de 2000, un outil majeur
- Objectif : améliorer la gestion, équilibrer l’aménagement des territoires urbains
- Cible : 2500 quartiers regroupant 8 millions d’habitants
- Acteurs : État, l’intercommunalité, la commune
Ses 3 volets :
- Le plan local d'urbanisme (PLU) : aménagement et renouvèlement du bâti des zones résidentielles et celles d’activités économiques
- Le plan de déplacement urbain (PDU) : amélioration déplacement car congestion dûe aux migrations pendulaires ou navette domicile travail
- L’obligation de mixité sociale pour les communes de plus de 3 500 habitants avec un objectif de 20% de logements sociaux par commune en 2020. Mais, en 2010, 45% des communes concernées ne respectent pas la loi.
=> développement durable

2. Une politique plus ciblée en faveur des quartiers les plus défavorisés
Le contrat urbain de cohésion sociale (CUCS)
- Cible : zone urbaine sensible, 752 en France dont 70% bénéficient d’un CUCS
- Acteurs : agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) et ville
Un enjeu majeur : réintégrer les quartiers en difficulté
- Le renouvellement urbain : réhabiliter, démolir et construire logements et équipements publics ou collectifs => enjeu social et environnemental (mixité et qualité de vie )
- La fin de l’isolement : assurer une meilleure desserte avec le centre par les transports en commun => enjeu économique, social et environnemental
- La création d’emplois Doc.16: mise en place des zones franches urbaines où les entreprises bénéficient d’avantages juridiques et fiscaux => enjeu économique
=> développement durable
Un impact mitigé
- Le positif : croissance économique et des emplois
- Les limites. Eco : faible taux de survie des PME ; sociales : enclavement, paupérisation et discrimination des femmes ; administratives : empilement des outils et des plans

Conclusion
Bilan: segmentation socio-spatiale, voire ségrégation urbaine en hausse rend nécessaire une politique de la ville globale et ciblée pour renforcer la cohésion urbaine
Ouverture: les même fractures existent-elles de façon aussi marquées dans l’espace rural ?

Leçon 3 - Nouvelles formes de développement des espaces ruraux

Introduction
Cerner : Où ? Quand ? Qui ? Quoi ?
Def espace rural : la couronne périurbaine et l’espace à dominante rurale
PB QUELLES SONT LES NOUVELLES DYNAMIQUES DES ESPACES RURAUX ?

I. L’essor des espaces ruraux périurbains

1. Des espaces résidentiels: une forte croissance démographique
Un espace attractif
- désir de « vie à la campagne », p'tits z'oiseaux, verte nature...
+ hausse du coût de l'immobilier dans les pôles urbains.
Qui a ses limites
- étalement urbain jusqu'à 10 à 25 km pour les villes moyennes, 40 à 60 km pour les métropoles régionales et au-delà de 100 km pour Paris
=> migrations pendulaires => congestion

2. La diversification des activités : un fort développement économique
Les nouvelles activités du périurbain
- Installation de centres commerciaux, technopôles, plateformes logistiques, complexes hôteliers, parcs d'attraction, pôles de santé, aéroports et activités associées
- Car proximité des rocades et des échangeurs
Des relations complexes avec le monde agricole
- Tensions : concurrence entre agriculteur et résidents / nuisances agricoles (procès à cause du chant du coq)
- MS complémentarités nouvelles : fermes découverte, fermes de cueillette, renouveau des produits des terroirs (miam), volonté de préserver des espaces nature.

II. La renaissance des pôles ruraux dynamiques

1. Des espaces de nouveau attractifs.
Une forte croissance : désormais plus rapide que celle des espaces urbains.
Une localisation spécifique : essentiellement dans l'Ouest atlantique et le Midi méditerranéen, Rhône-Alpes et Pays de la Loire en tête // effets sud et atlantique.

2. De multiples facteurs de dynamisme
Dynamisme agricole :
facteur le + ancien agriculture intégrée au marché mondial (régions de grande culture, viticulture ou cultures spécialisées), souvent subventionnée par l’UE.
L’essor du tourisme vert dans une société de loisirs :
développement des activités d’hébergement, accueil des visiteurs mais aussi agricoles avec produits du terroir
L’attractivité résidentielle
multiplication des résidences secondaires pour les loisirs et vacances, transformation en résidences permanentes par des retraités venus s'y établir.

3. Des espaces revitalisés
La croissance économique
créations d’emplois agricoles et surtout touristique + développement d’une économie résidentielle Doc.13: ensemble des services (commerces, transports, éducation, santé...) destinés aux besoins des résidents, essor des productions locales
La conservation environnementale
entretien des espaces ruraux alors synonymes de nature avec développement des parcs naturels, régionaux ou nationaux

III. Les difficultés du rural isolé

1. La déprise rurale : le risque de désertification
La dépopulation
déclin démographique et vieillissement sur 1/3 du territoire souvent enclavé, isolé mal desservi par les transports
De moins en moins d’activités
fermeture de services marchands (commerces) et publics (école, poste, gare) ; difficulté à attirer des emplois de santé (médecin, infirmière…).
2. Les tentatives de revitalisation
Les zones de revitalisation rurale
dispositif de soutien aux zones rurales en difficulté (peu densément peuplées ou souffrant de handicaps) sous forme d’avantages fiscaux aux entreprises.
Les pôles d'excellence rurale (PER)
politique de l'État lancée en 2005 qui soutient les acteurs locaux qui s'engagent dans des projets économiques innovants dans les espaces ruraux : près de 500 PER en 2011

Conclusion
Bilan : diversité des espaces ruraux et donc diversité de leur développement, du plus au moins dynamique
Ouverture : de tels écarts sont-ils perceptibles dans l’espace urbain (centre et banlieue) ?